Blog

Améliorer son expression écrite au collège

5935c1bb7cb352363b08fbbb3c8b40ff

SÉANCES D’ÉCRITURE DESTINÉES AUX COLLÉGIENS

Jusqu’en Troisième, les sujets de français invitent les collégiens à élaborer des récits, en partant de textes littéraires sources : exercices souvent redoutés par les élèves… Nombreux sont ceux qui rencontrent des problèmes de syntaxe, de vocabulaire ou d’orthographe. D’autres ont du mal à traiter le sujet demandé : défaut d’imagination, problème d’organisation du devoir, angoisse de la page blanche, problème de méthode et de gestion du temps.

Ce que m’ont enseigné mes dix années d’expérience dans l’éducation nationale ? Qu’avec un peu d’enthousiasme, d’exigence et de confiance… on fait des miracles.

Les vacances d’été peuvent être l’occasion pour votre enfant de dépasser ces difficultés, et ce de façon ludique. C’est donc dans un cadre convivial, au coeur de l’écusson nîmois, et dans un bel espace dédié aux livres, que je vous propose de l’inciter à prendre sa plume.

Pour tout renseignement, contacter Sarah Huou à shuou@hotmail.com ou 06 62 67 13

 

Reportage à Nîmes

Dans le cadre d’un reportage textes – photographies portant sur l’enseignement, nous RECHERCHONS DES PROFESSEURS ET LYCÉENS NÎMOIS.
Prévoir une heure maximum pour un portrait photo suivi d’une courte interview, dans le centre de Nîmes.
Parution sous formats courts sur les réseaux sociaux. Objectif : publication presse et édition.
Ludovic Maillard, ancien chroniqueur photo sur le Monde.fr http://www.ludovicmaillard.com
Sarah Huou, professeur et écrivain

La réforme de l’orthographe!

NÉNUFAR : « Savez-vous que ce mot s’est toujours écrit avec un f jusqu’en 1935 ? (Je le prouve : ligne 9 de cette édition originale de Chateaubriand, ou encore ici chez Mallarmé). Oui, Victor Hugo, Monet, Zola… écrivaient nénufar. Mais en 1935, on s’est trompé en pensant que le mot était de la famille du mot grec nymphéa, alors on a décidé de l’écrire avec ph. Depuis lors, on s’est rendu compte de l’erreur. Le mot vient du persan et le ph n’est pas du tout justifié. On réserve la graphie ph aux mots qui viennent du grec (lettre phi). Donc on écrira nénufar, mais on ne touche pas à éléphant ni à philosophie »

 

 

Un week end pour réussir son bac

LES MILLE ET UNE ASTUCES DE L’ÉPREUVE ORALE DE FRANÇAIS

Acquérir des bases solides en un minimum de temps

Stage de 4 heures, centré sur les outils indispensables à la réussite du bac oral de français.  

 

QUAND ?  Le samedi 2 mai de 14h à 18h

OÙ ? Dans un cadre convivial, en plein coeur de Nîmes, place de l’horloge

AVEC QUI ? Stage animé par un professeur certifié … et passionné : Sarah Huou, correctrice des épreuves du bac depuis 2006.

TARIF ?  40 euros le stage

Inscription : shuou@hotmail.com / 06 62 67 19 23 / www.sarahuou.com

 

« Mes amis », Emmanuel Bove

          Premier roman d’Emmanuel Bove, publié en 1924, Mes amis s’inscrit dans l’époque de la crise du roman et du subjectivisme. Écrivain du désenchantement, Bove met ici en scène un personnage velléitaire, Victor Bâton, qui passe ses journées à ne rien faire. Victor Bâton semble condamné à la paresse, la solitude et la pauvreté mais n’agit pas et s’enfonce dans l’opacité de l’existence. Habité par un sentiment de persécution, il vit avec l’angoisse d’être confronté à l’incompréhension des autres, ce qui n’est pas sans nous rappeler le personnage de Meursault, son apparente indifférence et son irresponsabilité chronique. Mais, faute d’être dirigées vers autrui, les émotions de Meursault sont investies dans son corps et si le héros de l’Etranger semble finalement doué pour jouir des plaisirs de ce monde et affronter la vie dans toute sa nudité, le narrateur de Mes amis, encombré d’un corps maladroit, ne parvient pas à dépasser l’étrange douleur d’exister. Dans le monde d’E.Bove, ce n’est pas seulement Dieu qui est mort mais également l’Humanisme, et le tragique l’emporte.

          Mes amis est une oeuvre à (re)découvrir impérativement. Voilà un roman incroyablement moderne, une sorte de monologue aux phrases concises et aux formules insolites, une vision désenchantée du monde qui a l’audace et le talent de nous faire rire – malgré tout.

« Je n’avais pas l’intention de mourir, mais inspirer de la pitié m’a souvent plu. Dès qu’un passant s’approchait, je me cachais la figure dans les mains et reniflais comme quelqu’un qui a pleuré. Les gens, en s’éloignant, se tournaient. La semaine dernière, il s’en est fallu de peu que je ne me fusse jeté à l’eau, pour paraître sincère. »

 

Antonin Artaud

Antonin Artaud a quitté ce monde le 4 mars 1948. Il est, de tous les écrivains français, probablement le plus radical dans son projet de transformer l’écriture littéraire, la scène théâtrale et même l’art cinématographique. Sa vie, son œuvre, témoignent de cette folle entreprise et nous laissent des chefs-d’œuvre inoubliables comme sa reprise du « Moine » de Lewis, « L’ombilic des limbes », « le théâtre et son double » – traité incontournable sur la scène théâtrale. Ses apparitions sur les écrans de cinéma, comme dans « la passion de Jeanne d’Arc » de Dreyer ou le « Napoléon » d’Abel Gance sont des moments aussi hallucinés qu’hallucinants. La folie, puis la maladie feront de sa fin de vie un cauchemar.

« J’ai choisi le domaine de la douleur et de l’ombre comme d’autres celui du rayonnement et de l’entassement de la matière. Je ne travaille pas dans l’étendue d’un domaine quelconque. Je travaille dans l’unique durée. »
L’ombilic des limbes. 1925

Source : la cause littéraire.

À lire impérativement : le Théâtre et son double, essai dans lequel Artaud définit  le « théâtre de la cruauté » !

« Oh! Les beaux jours ! », S. Beckett

Dans la perspective de l’atelier ÉCRITURE & PHOTOGRAPHIE : LES MISES EN SCÈNE DU MOI (Week-end du 5-6 avril) :

INCONTOURNABLE ET SUBLIME.  La mise en scène de Oh les beaux jours, par Roger Blin, avec Madeleine Renaud dans le rôle de Winnie et Jean-Louis Barrault dans celui de Willie, au Théâtre de l’Odéon (1963).

Pièce en deux actes pour deux personnages, écrite en anglais entre 1960 et 1961. Traduite en français par l’auteur en 1962.

Monologue de Winnie. Des pensées banales, paradoxales, profondes et fugaces, interrompues par d’étranges sonneries et rythmées par des silences ambigus. Enterrée dans une « étendue d’herbe brûlée », Winnie s’agrippe à ses mots et refuse de sombrer dans les bouillons de la mélancolie  – “ Ça que je trouve si merveilleux ” !

http://www.ina.fr/video/CPF86628107 Madeleine Renaud dans le rôle de Winnie

 

Le monologue de Molly Bloom, « Ulysse », J.Joyce

Le monologue intérieur et l’absence de ponctuation: l’art du « courant de conscience ».

Un extrait du monologue de Molly Bloom dans le dernier chapitre d’Ulysse. Molly laisse venir en elle un flot de pensées, de souvenirs, de sensations.  Une langue émerge…

« Oui, puisqu’avant il n’avait jamais fait une chose pareille de demander son petit déjeuner au lit avec deux œufs depuis l’hôtel de la Cité quand ça lui arrivait de faire semblant d’être souffrant au lit avec sa voix geignarde jouant le grand jeu pour se rendre intéressant de cette vieille tourte de madame Riordan qu’il pensait ans ces petits papiers et qu’elle ne nous a pas laissé un sou tout en messes pour elle et son âme ce qu’elle pouvait être pingre embêtée d’allonger huit sous pour son alcool à brûler me racontant toutes ses maladies elle en faisait des discours sur la politique et les tremblements de terre et la fin du monde payons-nous un peu de bon temps d’abord et quel enfer serait le monde si toutes les femmes étaient de cette espèce-là à déblatérer contre les maillots de bain et les décolletés que bien sûr personne n’aurait voulu la voir avec je suppose qu’elle était pieuse parce qu’aucun homme n’aurait voulu la regarder deux fois j’espère bien que je ne serais jamais comme ça c’est étonnant qu’elle ne nous ait pas demandé de nous couvrir la figure mais tout de même c’était une femme bien élevée et ses radotages sur Mr. Riordan par-ci et M. Riordan par-là je pense qu’il a été content d’en être débarrassé et son chien qui sentait ma fourrure et se faufilait pour se fourrer sous mes jupes surtout quand d’ailleurs j’aime assez ça chez lui malgré tout qu’il soit poli avec les vieilles dames comme ça et les domestiques et les mendiants aussi il n’est pas fier parti de rien mais quelquefois si jamais il attrapait quelque chose de grave c’est bien qu’ils aillent à l’hôpital où tout est si propre mais je suppose qu’il me faudrait bien un mois pour arriver à le persuader Oui et tout de suite une infirmière entrerait en scène et il s’incrusterait là jusqu’à ce qu’on le mette à la porte ou encore une religieuse comme cette photo cochonne qu’il a qui n’est pas plus religieuse que moi Oui parce qu’ils sont si faibles et si pleurnicheurs quand ils sont malades ils ont besoin d’une femme pour aller mieux si son nez saigne vous croiriez que c’est ô quel drame et cet air de moribond en descendant du South Circular quand il s’était foulé le pied à la fête de la chorale du Mont Pain de Sucre le jour que j’avais mis cette robe Miss Stack qui lui apportait les fleurs les plus fanées qu’elle pouvait trouver au rabais elle ferait n’importe quoi pour entrer dans la chambre à coucher d’un homme avec sa voix de vieille fille elle essayait de s’imaginer qu’il était en train de mourir pour l’amour d’elle ne jamais te revoir mais il avait plutôt l’air d’un homme qui a laissé poussé sa barbe au lit papa c’était la même chose et puis je déteste faire des bandages et donner des potions quand il avait coupé son doigt avec le rasoir en grattant ses cors il avait peur d’avoir un empoisonnement du sang mais si c’était moi par exemple qui tombais malade alors on verrait comme je serais soignée seulement la femme ne se plaint pas pour ne pas donner tout le mal qu’il donnent eux. »