Les paroles rapportées

12901530244_863b84e3c0_n

Il existe trois manières de rapporter les paroles des personnages dans un récit :

le discours direct qui reprend les paroles telles qu’elles sont énoncées: utilisation des guillemets et / ou tirets.

→  le discours indirect qui est intégré au récit : utilisation d’un verbe de paroles.

le discours indirect libre qui emprunte des caractéristiques à l’un et à l’autre des discours.

LE DISCOURS INDIRECT LIBRE :

Le discours indirect libre est l’intermédiaire entre le discours direct et le discours indirect.

  • Exemples :

Discours direct : « Non ! Je ne partirai pas d’ici, demain ! »

Discours indirect : Elle lui dit qu’elle ne partirait pas le lendemain.

Discours indirect libre : Elle se fâcha. Non ! Elle ne partirait pas de là, le lendemain !

1. Les caractéristiques empruntées au discours direct :

  •  les types de phrases : exclamatives, interrogatives (! / ?) ;
  •  les marques d’expressivité de la langue orale (Non !) ;
  •  les marques de subjectivité (les manières de parler du personnage) ;
  •  pas de verbe introducteur de paroles comme dire, demander, interroger..

2. Les caractéristiques empruntées au discours indirect

  •  aucun tiret, aucun guillemet ;
  •  les repères de temps et de lieu (« là », « le lendemain ») ;
  •  les mêmes pronoms (« elle ») ;
  •  les mêmes temps verbaux sont utilisés, on applique la concordance des temps (« partirait ») ;
  • le locuteur n’est pas identifié de façon explicite ;

3. Un exemple : extrait de Tropismes de Nathalie Sarraute

« Elle se tenait assise, les mains croisées sur son sac assorti, souriante, hochant la tête, apitoyée, oui, bien sûr elle avait entendu raconter, elle savait comme l’agonie de leur grand-mère avait duré, c’est qu’elle était si forte, pensez donc, elle avait conservé toutes ses dents à son âge… Et Madeleine ? Son mari…,Ah, les hommes, s’ils pouvaient mettre au monde des enfants, ils n’en auraient qu’un seul, bien sûr, ils ne recommenceraient pas deux fois, sa mère, la pauvre femme, le répétait toujours. »

→ On accède aux pensées du locuteur, qui n’est pas identifié. Le récit est au passé, les temps utilisés sont l’imparfait (pouvaient), le plus-que-parfait (avait conservé), le présent du conditionnel (recommenceraient) qui exprime le futur dans le passé. On ne relève aucun mot introducteur de la parole.

Le DIL permet de rester dans le récit tout en faisant entendre les paroles ou pensées d’un personnage. Le DIL implique une superposition des voix : on parle donc de polyphonie.