Le monologue intérieur au cinéma

Nouvelles pistes pour notre atelier « Les mises en scène du moi » (week end du 5/6 avril) : les origines du monologue intérieur au cinéma.

1930, le Meurtre : les débuts du cinéma parlant, Alfred Hitchcock invente le monologue intérieur. Scène sublime face au miroir à voir ici.

Sir John (Herbert Marshall) repense à son rôle en tant que jury dans le procès de Diana, condamnée à mort. Le spectateur assiste au flux ininterrompu des pensées qui traversent le personnage, assailli par les remords et le doute. Pour réussir cette scène, Hitchcock avait fait enregistrer au préalable le monologue de Sir John et l’avait fait diffuser au cours du tournage, pendant qu’un orchestre de trente musiciens, dissimulé derrière le décor, jouait Tristan et Iseult !

 

 

les Lauriers sont coupés, Édouard Dujardin, 1887

Revenir aux origines du monologue intérieur : Édouard Dujardin, les Lauriers sont coupés, 1887 . De quoi nourrir notre prochain atelier sur l’écriture du moi !

« Un soir de soleil couchant, d’air lointain, de cieux profonds ; et des foules confuses; des bruits, des ombres, des multitudes; des espaces infiniment étendus; un vague soir. »

Lecture du matricule des anges :http://www.lmda.net/din/tit

Joyce, à propos des Lauriers sont coupés  : « Le lecteur se trouvait, dans Les lauriers sont coupés, installé, dès les premières lignes, dans la pensée du personnage principal, et c’est le déroulement ininterrompu de cette pensée qui, se substituant complètement à la forme usuelle du récit, apprenait au lecteur ce que fait ce personnage et ce qui lui arrive. »